Qu’est-ce qu’un Earthship ? Une maison qui change les règles
Imaginez une maison capable de produire sa propre énergie, de récupérer l’eau de pluie, d’assurer son chauffage et sa climatisation naturellement, et d’être construite quasiment sans matériaux neufs. Non, ce n’est pas un délire écolo futuriste – c’est le concept de l’Earthship. Né dans les années 70 au Nouveau-Mexique, ce type d’habitat durable séduit de plus en plus de personnes souhaitant réduire leur empreinte environnementale, voire vivre en autonomie totale.
Chez Direct-Install, on aime les solutions qui allient ingénierie, bon sens naturel et techniques durables. C’est exactement ce que propose l’Earthship. Si vous êtes bricoleur, un peu aventurier, et que vous aimez sentir l’odeur de la terre battue sous vos bottes, ce modèle de maison pourrait bien vous inspirer.
Les grands principes d’un Earthship
Le concept repose sur six principes clés qui forment un système de vie quasi autosuffisant :
- Utilisation de matériaux recyclés : pneus usagés, canettes, bouteilles en verre… Ce qui est un déchet pour d’autres devient un mur porteur ici.
- Auto-suffisance énergétique : l’énergie est produite par des panneaux solaires et parfois des éoliennes.
- Gestion de l’eau : récupération de l’eau de pluie, filtrage et réutilisation à plusieurs niveaux.
- Traitement des eaux usées intégré : les eaux grises servent à alimenter des plantes avant d’être utilisées pour les toilettes, par exemple.
- Régulation thermique passive : sans clim ni chauffage central, grâce à la masse thermique des murs.
- Production alimentaire : des serres intérieures intégrées à la structure permettent de cultiver fruits et légumes.
Tout est pensé pour minimiser la dépendance, diminuer les coûts sur le long terme et vivre en harmonie avec les éléments. Oui, on parle carrément d’un mode de vie, pas juste d’un type de maison.
Construire un Earthship : entre autonomie et système D
Construire un Earthship, c’est un peu comme faire son pain maison – c’est plus long, plus physique, mais ô combien satisfaisant. Surtout quand on voit que chaque mur est fait à la main, compacté pneu par pneu, bouteille par bouteille. Voici les grandes étapes que suivent ceux qui se lancent :
Préparation du terrain et orientation
Un Earthship est toujours orienté plein sud (dans l’hémisphère nord) pour capter un maximum de soleil l’hiver. L’arrière est souvent enterré ou appuyé sur une butte de terre, ce qui favorise l’isolation. Ce choix d’orientation et de conception joue un rôle crucial dans la régulation thermique naturelle.
Construction des murs en pneus
Ici, pas de parpaings ni de briques – on utilise des pneus usagés remplis de terre battue compactée à la masse. Un pneu bien rempli pèse autour de 140 kg ! Ces murs offrent une inertie thermique exceptionnelle. En été, ils absorbent la chaleur durant la journée et la restituent la nuit. L’hiver, c’est l’inverse : ils rendent la chaleur intérieure plus stable sans besoin d’énergie externe.
Isolation et murs intérieurs
Les murs intérieurs peuvent être réalisés en bouteilles de verre ou canettes accolées avec du mortier. C’est non seulement esthétique – on obtient parfois de véritables mosaïques lumineuses – mais aussi léger et écologique. Un bel exemple d’alliance entre recyclage et architecture créative.
Toiture et récupération des eaux
La toiture est conçue pour récupérer efficacement l’eau de pluie, qui est ensuite filtrée. Elle sert à tout : douche, vaisselle, arrosage… L’intelligence, ici, c’est que la même eau est utilisée plusieurs fois dans le circuit – depuis le lavage jusqu’au passage dans les WC, après être passée par une serre intérieure qui la purifie en partie via les plantes. Zéro gaspillage.
Installation des systèmes solaires et éventuels compléments
Pour atteindre l’autonomie, on installe généralement :
- Des panneaux photovoltaïques pour l’électricité.
- Un parc de batteries pour stocker l’énergie.
- Parfois un poêle à bois pour les périodes les plus froides.
Bonus : avec un peu de domotique, il est possible de piloter ses équipements à distance, surveiller ses niveaux de batterie ou débits d’eau… Comme quoi, artisanat traditionnel et technologie peuvent faire bon ménage.
Un habitat qui s’adapte à la France ?
Alors oui, l’Earthship nous vient du désert du Nouveau-Mexique… mais peut-on réellement le transposer en France ? La réponse est oui, mais avec quelques adaptations. Le climat, la réglementation thermique, la pluviométrie, et surtout, les démarches administratives varient énormément d’une région à l’autre.
En Dordogne par exemple, où plusieurs projets ont vu le jour, l’humidité et les hivers peu rigoureux peuvent jouer en faveur d’un Earthship. En revanche, en zone urbaine ou très réglementée, obtenir un permis de construire peut vite devenir un parcours du combattant.
Anecdote : Michel et Sabine, un couple habitant dans le Tarn, ont mis trois ans à obtenir leur autorisation, mais aujourd’hui, ils vivent sans facture d’électricité et produisent 80 % de leur nourriture. De quoi faire réfléchir.
Coûts et rentabilité d’un Earthship
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, construire un Earthship ne revient pas forcément moins cher à court terme qu’une maison classique. Il faut compter en moyenne entre 1 200 € et 1 800 € le m², ce qui dépend énormément de votre implication personnelle dans les travaux, des compétences disponibles et des matériaux récupérés.
Mais ce qui change la donne, c’est ce qui se passe après :
- 0 € de facture énergétique (électricité, chauffage, eau).
- Entretien réduit au stricte minimum.
- Valeur durable grâce à la conception résiliente et écologique.
En d’autres termes, c’est un investissement sur la souveraineté énergétique autant que sur la planète.
Quelques conseils si vous envisagez l’aventure Earthship
Si ce modèle vous intrigue, voici quelques recommandations pour tout artisan en herbe :
- Visitez un Earthship : rien ne remplace l’expérience. Il existe plusieurs modèles ouverts au public en France et en Europe.
- Entourez-vous : un chantier participatif est bon pour le moral… et pour les bras. De nombreux auto-constructeurs lancent des chantiers collaboratifs.
- Pensez long terme : privilégiez des matériaux locaux et pensez à l’entretien sur plusieurs décennies.
- Formez-vous : plusieurs associations proposent des formations très pratiques, comme l’association « Le Village », ou encore « Habitat Permacole ».
Et si l’Earthship inspirait vos rénovations ?
Vous n’êtes pas prêt(e) à vivre dans une maison en pneus ? Aucun souci. L’intérêt de l’Earthship, c’est aussi l’inspiration qu’il peut apporter, même dans des projets plus modestes :
- Installer une cuve de récupération d’eau de pluie.
- Changer vos fenêtres pour des modèles plus performants pour booster l’inertie thermique.
- Améliorer la ventilation naturelle de votre maison grâce à des conduits bien placés.
- Recouvrir un mur de bouteilles recyclées ? C’est possible aussi !
Au fond, l’Earthship remet en question notre rapport à l’habitat. Et ici, chez Direct-Install, on est convaincus qu’une maison peut – et doit – être plus qu’un toit au-dessus de nos têtes. Elle peut devenir un écosystème à part entière, un lieu de vie qui produit, régule, purifie… tout en offrant du confort.
Alors, prêt(e) à creuser vos fondations autrement ?
